Famille Morlais : une origine paysanne dans la campagne rennaise

Une vie paysanne dans la campagne
de Rennes pendant plus de 150 ans.

 

 

C'est dans la paroisse rurale de St-Gilles, près de Rennes, que se déroule la première partie de l'histoire de la famille MORLAIS.

 

La ferme de la Budorais.

 

C'est au village de la Budorais, dans la paroisse de St-Gilles près de Rennes (Ille-et-Vilaine) qu'apparaissent les plus anciens ancêtres connus de la famille MORLAIS, et notamment Jean MORLAIS.

 

Jean MORLAIS est né le 10 septembre 1694 à la ferme de la Budorais, dans une paroisse qui est alors un territoire entièrement rural constitué d'un bourg et de nombreux villages.

 

La paroisse (on ne parle pas encore de communes, qui seront créées à la Révolution) est déjà traversée par la route royale de Paris à Brest, qui deviendra sous Napoléon Ier la route impériale de Paris à Brest, puis enfin la route nationale 12.

 

Si l'état de cette voie en cette fin du XVIIème siècle n'a évidemment rien à voir en qualité avec celle que nous connaissons, sa fonction était cependant déjà importante.

Outre le transport local, cette voie assurait notamment le déplacement terrestre vers le port militaire ainsi que celle des forçats se rendant au bagne de Brest.

Enfin, cette voie coupant la paroisse d'est en ouest assurait le déplacement des individus sur d'assez longues distances. Nous verrons plus loin qu'elle a eu une fonction capitale dans l'histoire de la famille MORLAIS.

 

C'est à St-Gilles que Jean MORLAIS se marie en 1714 à Jeanne LAMBARD.

Devenu veuf, il se remarie en 1732 à Marie VILBOUX dont il aura au moins un fils prénommé également Jean, dont nous descendons.

 

Jean MORLAIS et Marie VILBOUX cultivent la ferme de la Budorais. C'est là que Jean MORLAIS s'éteint, le 10 janvier 1747.

 

De la Budorais à la Bourdettière.

 

Si Jean MORLAIS "fils" est né à la ferme de ses parents à la Budorais, c'est au village de la Bourdettière, également dans la paroisse de St-Gilles qu'il décède en 1787 à l'âge de 50 ans.

 

Il s'agit de la ferme qu'il conduira durant toute sa vie, avec sa femme Marguerite BEAUJOUAN qu'il a épousée en en 1756, et où ils ont élevé leurs enfants.

 

Parmi ceux-ci se trouve au moins un fils, également prénommé Jean, né en 1757 à la Bourdettière un an après leur mariage.

 

Brève installation à la ferme de Huchepoche.

 

Avant de reprendre la ferme de la Bourdettière, Jean "petit-fils" MORLAIS se marie en 1780 à Marie ROCHERON, une jeune femme native de Cintré.

 

Le couple s'installe d'abord à la ferme de Huchepoche en St-Gilles, tant que Jean MORLAIS "fils" est en vie et tient la ferme de la Bourdettière.

 

 

La ferme de Huchepoche en St-Gilles, juin 2021 (photos JMR)

 

 

C'est à Huchepoche que naît leur fils Pierre MORLAIS le 24 janvier 1784.

 

Etant le fils aîné de ses parents, Jean MORLAIS "petit-fils" quitte Huchepoche et prend la tête de la ferme de la Bourdettière à l'âge de 30 ans, après le décès de son père. Il tiendra la ferme durant plus de 40 ans, jusqu'en 1828 où il décède à 70 ans.

 

Son fils Pierre MORLAIS passe sa petite enfance à Huchepoche, puis grandit à la ferme de Bourdettière tenue par ses parents.

Il a 5 ans quand la Révolution éclate, et sera témoin durant son enfance des conflits armés qui embrasèrent alors les campagnes de l'Ouest.

 

Pierre prend en mariage Anne CHILOU en 1808 à l'âge de 24 ans. Anne est une jeune fille de St-Gilles, dont les ancêtres sont originaires de Romillé.

 

 

Les fermes de Tramabon, des Tesnières et du Châtel.

 

Le couple Pierre MORLAIS et Anne CHILOU ne peut s'installer à la Bourdettière, cette ferme étant toujours tenue par les parents de Pierre.

 

Il s'installe vers 1808 non loin de là, à la ferme de Tramabon, où naitra en 1809 leur premier enfant prénommé Jean Marie.

 

Pierre et Anne ne restent pas à Tramabon. Ils emménagent quelques temps après à la ferme des Tesnières en St-Gilles, où ils auront quatre enfants : Jeanne Marie (1812), Pierre (1813), Anne (1815) et Marie Perrine (1817).

 

Vers 1818, ils quittent pour quelques temps la commune de St-Gilles pour s'installer en Pleumeleuc, à la ferme du Châtel.  C'est là que naîtront leurs filles Marguerite (1820) et Françoise (1823).

 

Retour à St-Gilles : la ferme du Cas Rouge.

 

Vers 1825, la famille revient à St-Gilles et s'installe à la ferme du Cas Rouge.

 

 

La ferme du Cas Rouge, maison natale de Joseph MORLAIS (St-Gilles 1828 - Brest 1903), photo JMR 2021.

 

C'est à la ferme du Cas Rouge que naissent leurs trois derniers enfants : Marie Joséphine (1823), Joseph [dont nous descendons] en 1828, puis François en 1830.

 

 

Pierre MORLAIS et Anne CHILOU exploiteront cette ferme durant plusieurs années, et Pierre y décèdera en 1832 à l'âge de 48 ans. Joseph n'a alors que 4 ans, et sera élevé par sa mère et ses grands frères et sœurs.

 

Joseph se trouve ainsi l'avant-dernier enfant d'une fratrie de dix enfants, dont le frère aîné Jean Marie, né en 1809, a près de 20 ans de plus que lui.

 

Fin de vie à l'hospice de Rennes.

 

Anne CHILOU, veuve en 1832 à l'âge de 39 ans, ne se remarie pas. Elle quitte la ferme du Cas Rouge, désormais tenue par Michel EVEILLARD [recens. St-Gilles 1841, p.55/58].

 

Anne cultive la ferme de la Bourdettière en 1841 [recens. St-Gilles 1841 p.21/58] et en 1846 [recens. St-Gilles 1846, p21/58] avec son fils aîné Jean Marie, mais son fils Joseph (13 ans) semble être désormais absent de la commune.

 

En 1851, pour une raison encore inconnue, elle est admise à l'hospice de St-Méen situé à Rennes, faubourg de Paris. Il s'agit de l'actuel hôpital psychiatrique. Elle y reste durant deux années, et y décède le 24 février 1853.

 

Son fils Jean Marie, frère de Joseph MORLAIS, reste travailler la terre de la Bourdettière. Il semble être le dernier enfant de Pierre MORLAIS et Anne CHILOU à être resté à St-Gilles où il habite encore en 1851 avec sa femme Perrine DAVID [recens. St-Gilles 1851, p.41/57].

En 1856, Jean Marie et sa femme Anne-Marie BEAUMANOIR (remariage probable, ou erreur de saisie sur le registre de recensement) cultivent la ferme du Breil Haye et y élèvent leurs six enfants [recens. St-Gilles 1856, p.32/58]. 

 

A cette époque, Joseph MORLAIS habite déjà à Brest et est marié à Joséphine SIOU.

 

Pierre et Joseph MORLAIS, la rupture familiale.

 

Pierre et Joseph MORLAIS ne peuvent prétendre à la reprise de la ferme, puisque c'est leur frère aîné Jean Marie qui prend la relève du père au Cas-Rouge et qui suit leur mère à la Bourdettière.

Ils représentent des bouches à nourrir : il leur faut alors trouver un métier qui leur permette de vivre décemment dans un environnement rural alors surpeuplé et paupérisé.

 

Comme son frère Pierre, Joseph fait le choix de la boulangerie, rompant ainsi avec des générations d'agriculteurs.

 

Mais ce choix va bien au-delà, puisqu'ils décident de quitter définitivement St-Gilles et le bassin de Rennes, et d'emprunter vers l'ouest la grande voie qui coupe la commune en deux.

 

Pierre s'établit boulanger rue St-Yves à Guingamp [AD22, recensement Guingamp 1846, vue 49/135] vers l'année 1840, où il se marie en 1841 avec Marie Jeanne LE BAIL et y fondera une famille. En 1862, après le décès de son épouse, il se remarie à Vincente MORGNET.

 

Quant à Joseph, dont nous descendons, c'est à Brest que le conduira son parcours vers 1850, plusieurs années après le départ de Pierre pour Guingamp.

 

C'est ainsi que va commencer le long épisode brestois de la famille MORLAIS.

 

 

(suite)

Mise en ligne : septembre 2021

Mise à jour : novembre 2023

(c) Jean-Marie Renault, 2008-2023

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