Parmi les "quêtes" anciennes des recherches familiales, celle d'Alexandre RENAULT (né au Gouray en 1868) est assurément la plus constante, mais aussi celle dont l'horizon recule au fur et à mesure que des découvertes se font.
C'est sans compter avec l'opiniâtreté du chercheur, car des trouvailles récentes font rebondir l'enquête ouverte depuis 1891 !
La recherche généalogique ne connaît pas la prescription !
On se souvient qu'un article du Pittsburg Dispatch du 14 mars 1890 (voir ci-dessus, cliquer pour agrandir) nous alertait sur la présence possible d'Alexandre en Pennsylvanie.
Cet article nous adressait un vrai scoop, car de mémoire de générations RENAULT, il se disait qu'Alexandre s'était installé dans le Sud, voire au Honduras.
Si cette info ne nous a pas encore permis de trouver notre grand-oncle, au moins a-t-elle eu le mérite de nous défaire de l'image colportée depuis plus d'un siècle d'un homme qui aurait définitivement posé ses valises à La Nouvelle Orléans, ou qu'on aurait retrouvé maire d'une ville portuaire d'Amérique Centrale.
Cela valait donc bien la peine d'explorer les archives de Pennsylvanie...
On trouve en effet dans cet état américain un certain nombre d'Alexandre et d'Alexander, tout autant Renault que Renaud ou Reynolds.
La plupart du temps, les lieux de naissance (quand on les connaît) ne correspondent pas et l'enquête piétine...
Attardons-nous un peu sur un mariage qui s'est tenu le 24 septembre 1917 à Philadelphie (voir ci-dessus) : Alexandre RENAULT a pris pour épouse Margaret OTTENHEIMER !
D'emblée, la date paraît tardive pour un homme né en 1868, et notre Alexandre aurait épousé Margaret à l'âge de 49 ans. Mais après tout, rien n'est interdit et, de plus, Alexandre se marie peut-être alors en seconde noce ?
Trois ans plus tard, on trouve le couple à Egg Harbor dans le New Jersey, comme le montre le tableau du recensement fédéral réalisé cette année-là.
Egg Harbor, New Jersey en 1924
Margaret OTTENHEIMER est née en Pennsylvanie, il s'agit donc à peu près sûrement de celle qui s'est mariée en 1917 à Philadelphie. Elle a alors 23 ans, elle est donc née en 1899.
On la retrouve quarante ans plus tard, en 1961, à Bristol (Pennsylvanie). C'est une ville qui touche le New Jersey.
A 62 ans, elle est bien la veuve d'Alexandre RENAULT et habite à la jonction de Bellevue Avenue et de Durham Road. Elle décède cette année-là à l'hôpital de Bristol d'une hémorragie cérébrale, comme l'indique son certificat de décès :
On serait tenté de chercher d'éventuels descendants de Margaret OTTENHEIMER pour retrouver des cousins d'Amérique !
Mais il y a un hic sérieux : en 1920, le mari de Margaret s'appelle bien Alexandre RENAULT mais il a 31 ans ! Né en 1889, il ne peut donc s'agir de notre grand-oncle.
L'espoir d'une bonne trouvaille s'efface-t-il complètement ? Rien n'est moins sûr, si l'on examine de plus près le recensement fédéral de 1920.
On y découvre qu'Alexandre est né d'un père originaire de France et d'une mère francophone née en Alsace-Lorraine. Mais on ignore hélas leurs prénoms...
Il reste désormais à retrouver les traces des parents d'Alexandre, peut-être au New Jersey.
Si l'hypothèse est la bonne, Margaret OTTENHEIMER serait donc la bru (et non la femme) d'Alexandre RENAULT, frère de notre grand-père Jean Baptiste, né au Gouray.
Notre grand-oncle, débarqué à la Nouvelle Orléans en 1887, aurait rejoint la région de Pittsburg (selon les autorités françaises) puis peut-être le New Jersey, y aurait rencontré une jeune alsacienne ou lorraine francophone, l'aurait épousée et aurait eu au moins un enfant auquel il aurait donné le prénom... d'Alexandre.
Deux pistes de recherche se présentent désormais :
Compte tenu de la complexité de l'état-civil américain, très segmenté et peu ou pas numérisé, consultable principalement sur rendez-vous (!) ou moyennant des frais de reproduction et d'envoi exorbitants, la seconde piste paraît plus immédiate.
Alexandre, si tu nous écoutes, tu as été bien bavard avec Paul Sébillot pour lui raconter tes légendes fantastiques du Gouray et de la Malhoure, bonnes à nous dresser le pa su la piaô et à nous empêcher de dormir. Tu ne pourrais pas aujourd'hui parler un peu plus pour qu'on soit tous ben aise de te retrouver ?
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